Lorsque Gabriel avait tenté de joindre Caliope et qu’il était tombé à maintes reprises sur son répondeur, il avait de suite su où il serait certain de la trouver. Sans vraiment chercher à savoir s’il dérangerait ou non, le beau brun avait quitté son chez lui, direction l’autre bout du quartier pour retrouver celle dont il avait eu besoin en cet instant. Bah ouai, il ne lui avait pas téléphoné simplement pour prendre de ses nouvelles vu qu’il l’avait vu il y a deux jours de ça, et qu’il lui avait encore envoyé un texto le matin même. Non non, il avait réellement eu un truc à lui demandé mais aussitôt qu’elle l’avait laissé écouter trois fois de suite son répondeur, la question de base avait été oublié. Bwah, ça lui reviendrait bien assez tôt, pour l’heure il fallait quand même espérer que Cali’ se trouverait bien là où Gabe se rendait.

Il ne mit pas bien longtemps à l’apercevoir, toujours à cette même place, à observer ces gens de loin. Une fois, une seule fois il avait tenté de la questionner sur le sujet mais vu la réponse évasive qu’elle lui avait offert, il s’était ravisé de recommencer même si au fond cette histoire le travaillait un peu. En même temps, cette fille, il l’appréciait vraiment, se sentant à chaque fois obligé de lui remonter le moral, de lui changer les idées, elle était d’une beauté sans pareille, avait cet air angélique mixé à celui de femme fatale mais quelque chose ternissait le tableau, elle n’était pas pleinement heureuse, et sur le sujet, Gabe avait des tas d’idées mais encore une fois, il se gardait de les poser. Silencieux, discret, il se faufila jusqu’à elle, n’ayant pas une vue du bon angle pour s’apercevoir qu’elle était en train de pleurer. « Je te l’ai déjà dis, le voyeurisme est puni par la loi. » Le roi de l’approche. Oh hein ça va, il n’allait pas feinter une agression, il la savait sensible aux approches masculines, et avec sa chance il aurait finit avec des coups de griffes sur sa belle gueule è.é

S’adossant au même arbre qu’elle, il croisa les bras, hésitant sur ce qu’il pourrait ajouter et automatiquement son regard se posa sur les gens que Caliope observait. « Tu n’as toujours pas besoin d’une excuse pour aller sonner à la porte ? » Gabriel lui avait déjà dit de se lancer, de faire quelque chose plutôt que de rester là mais rien à y faire, la blondy refusait de s’approcher. « De toute façon ce n’est pas le moment, j’ai besoin de toi, dis moi juste combien de temps il te faut avant de vouloir bouger d’ici ! » Je vous l’ai dit, l’homme qui tentait de lui faire oublier sa peine apparente. En grande finesse bien sur ! Ou pas hein. Mais honnêtement, ce n’était pas le genre de Gabe de se montrer trop compatissant et triste pour quelqu’un, du moins si, mais pas dans la situation actuelle, et puis ça ne servirait à rien et ça n’aiderait surement pas Caliope à sortir de cette habitude qu’elle avait prise de venir pleurer ici, alors autant ne pas se joindre à sa déprime passagère, Gabe était de bien trop bonne humeur pour ça.

Plus impoli de surprendre les gens que de les épier ? Pas certain, en tout cas ça faisait pencher la balance du côté de Gabriel qui haussa simplement les épaules. Et puis ça n’allait quand même pas déplaire à Cali’ d’être gentiment dérangée par un beau jeune homme tel que lui, si ? Oui, il savait que sonner à la porte n’apporterait rien mais il aurait tout de même aimé comprendre, ou simplement avoir quelques indices qui l’empêcheraient de poser la question à chaque fois. Au fond il ne voulait qu’un peu de bonheur pour elle, et il était certain que cette famille pourrait y être pour quelque chose. En fait non il n’en était pas sur mais elle semblait y être attaché, avoir quelque chose en commun avec eux, sinon elle n’aurait certainement pas pleuré ainsi, et oui, il avait bien vu la brillance dans ses yeux… « Les observer à distance ne t’apportera rien non plus si tu veux mon avis… Tu te fais du mal, et j’assiste à chaque fois impuissant à ça. » Ce qui à la longue était un peu dérangeant même si au final, ce n’était pas ses affaires à ce cher Gabe.

Qu’elle se rassure, Gabriel non plus ne comprenait pas plus que ça pourquoi il s’était attaché si rapidement à cette fille, bon d’accord, il n’a jamais été bien difficile pour se rapprocher d’une fille mais là, ce n’était pas par attirance physique, mais plus pour quelque chose d’inexplicable, comme si il la connaissait d’ailleurs, sans pourtant ne l’avoir jamais vu. Sa bonne mémoire ne le trahissait pas, aucune de ses connaissances féminines n’étaient sortit de son esprit, et encore moins aussi jolie que Caliope. Oh si, il comprendrait bien, vu qu’il vivait la même chose mais en parler ? L’un comme l’autre en avait l’interdiction, et n’étaient pas la personne de « confiance » à choisir pour tout dévoiler. Elle était donc prête à partir, à la bonne heure, qu’elle cesse de se morfondre sous ses yeux. Lorsqu’elle lui demanda le genre d’aide qu’elle pouvait lui apporter, Gabe fronça les sourcils, en toute honnêteté… « En fait je ne sais plus, ça me reviendra en chemin ! » Merci Gabe. Lui-même n’ajouta rien d’ironique, il savait quand même discerner le moment où il fallait s’abstenir, et c’était celui-ci. « Laisse moi plutôt te l’offrir, on aura qu’à dire que c’est ma participation pour te remonter le moral. » Un sourire complice, il poussa la porte du café le plus proche et la tint à Caliope afin qu’elle passe la première, galanterie oblige, encore une fois qu’on en profite, c’est tellement rare. Humour roh, Gabe est un homme plus que galant !

Ils s’installèrent et se firent servir. « Ah, ça me revient ! » S’exclama t-il en reposant son frappuccino, avalant avec plaisir sa gorgée. « Je prépare un nouvel enchainement, mais je suis à cours de musique, comme en général vous les filles êtes branchées niveau nouveauté musical, je me suis dis que tu pourrais m’aider. Je t'écoute, donne moi ta playlist du moment. » Au lieu de téléphoner et de parler de son idée, il avait vraiment fallu qu’il se déplace et fasse comme s’il s’agissait d’un problème d’ordre majeur ? Et bien oui, encore une fois du Gabriel tout craché.